Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/289

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qu’ils déchirent la viande qu’il leur présente. Il déplore alors le sort de ceux qui sont insensibles à ces plaisirs ; leur indifférence l’étonne, & il ne conçoit pas qu’on puisse vivre heureux sans quelque connoissance des oiseaux de proie. L’éducation sourit de l’enthousiasme d’ornithophile, & appercevant sous cette écorce singuliere les germes d’un observateur et d’un naturaliste, elle projette de les développer. Elle conduit ornithophile dans une bibliotheque. Là, elle lui met en mains un traité d’ornithologie, où elle lui montre ses chers favoris peints d’après le naturel. Ornithophile, qui a l’imagination pleine des originaux, découvre bientôt des défauts dans les copies : ici, c’est un bec trop recourbé ; là, c’est un œil qui n’est pas assez ouvert ou une tête trop applatie : ailleurs, c’est un corsage trop effilé, des couleurs mal rendues, une queue trop courte ou trop fermée, des doigts mal proportionnés, &c. Toutes ces remarques sont justes, & l’éducation ne manque point de les approuver. Elle propose ensuite à ornithophile de jeter un coup d’œil sur l’histoire particuliere