Page:Bonnières - Contes des fées, 1881.djvu/47

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« Te corriger, s’il en est encor temps, »
Lui dit la Vieille aigrement. « Sans mon zèle,
« Vous nous l’alliez donner belle à ravir
« Et par ma foi vous nous alliez servir
« Un joli plat d’amour, Mademoiselle.
« Passe un beau Sire et, sans plus de façons,
« Voilà mes gens amoureux face à face !
« Pardieu ! plutôt que la chose se fasse
« Je ferai pendre ici dix beaux garçons. »
Et ce disant en parut si méchante
Qu’elle eût fait peur même au Roi Très Chrétien
Par sa beauté, sa grâce et son maintien,
Sauge-Fleurie était pourtant touchante.
Mais rien ne fait contre haine et pouvoir.
— « Il faudra bien que ton beau bec réponde,
« Car, sans chanter, il n’est poule qui ponde,
« Sauge ma mie — et je te vais pourvoir ! »

Je vous dirai, sans tarder davantage,
Si votre cœur s’intéresse à son sort,
Qu’aimer un homme était un cas de mort