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Page:Bordier - Ambassade en Turquie de Jean de Gontaut Biron, baron de Salignac.djvu/13

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X PRÉFACE.

dans sa carrière militaire, de rappeler les combats, les batailles, les sièges témoins des exploits de Henri de Navarre. Pendant cette longue période de guerres sanglantes, qui dura presque sans interruption de 1568 jusqu’à la paix de Vervins, Salignac ne perdit pas une seule fois l’occasion de signaler sa valeur. Il conquit successivement tous ses grades sur les champs de bataille, non par la faveur, mais par son mérite et son courage. A cette époque d’ailleurs, la jeune noblesse cherchait avec avidité les occasions d’acquérir de la gloire. Le mérite personnel était presque toujours le seul titre à l’avancement, et les gentilshommes, loin d’obtenir de droit les hauts emplois, ainsi qu’on le suppose trop souvent aujourd’hui, se faisaient honneur de commencer leur carrière dans les plus bas grades, sous le commandement de capitaines renommés. Les places d’archers, quoique les dernières de l’armée, n’en étaient pas moins recherchées; elles étaient même souvent convoitées par plusieurs seigneurs forcés d’attendre qu’une vacance se produisît pour pouvoir à leur tour compter dans la compagnie.
Jean de Gontaut ne fit pas exception à cette règle commune et, dès ses débuts dans la carrière militaire, il remplit avec passion ces fonctions inférieures où il put apprendre les moindres détails de son métier : homme d’armes dans la compagnie du prince de Navarre dès 1571 (1), il assista en 1572 (2) au siège

(1) Voir Histoire de Gascogne, par Monlezun, t. VI, p. 161 : Rôle de 60 lances sous la charge de M. le prince de Navarre (10 janvier 1571).
(2) Biblioth. nat., ms. fr. 21533 : Montre de la compagnie du roi de Navarre faite à La Ficte en Agenois, le 31 octobre 1572.