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III
PRÉFACE.

à l’ambassadeur du roi de France, les honneurs qui lui sont rendus partout où il s’arrête, les épisodes de cette traversée si longue, pendant laquelle les passagers faillirent plusieurs fois périr, enfin tous les moindres incidents racontés dans un langage imagé et naïf, avec une gaîté toute méridionale, ne sont pas sans offrir un réel intérêt.

Afin de satisfaire la curiosité des lecteurs, j’ai cherché à connaître exactement la personnalité de chacun des voyageurs. Plusieurs, comme M. de Bauveau, quittèrent Constantinople après un court séjour, et firent un voyage en Terre-Sainte. D’autres, tels que M. de Birac et Ozéas Halla furent les héros d’aventures dont la correspondance nous donnera tous les détails. Ce dernier qui, dans une rixe, avait tué un turc et fut cause d’une surexcitation très vive des Musulmans contre les Français, paya de sa tête le crime qu’il commit. Lesdos, l’aumônier, devint évêque de Milo. Pour quelques-uns les renseignements ont fait défaut. Le chroniqueur lui-même avait néglige de nous dire son nom, et c’est tout à fait incidemment vers la fin de la Relation qu’il nous le fait connaître. Il s’appelle Bordier, est originaire de Pluviers[1] en Périgord et remplit près du baron de Salignac la charge d’écuyer de son écurie. Chargé, par l’ambassadeur, de l’organisation des chasses, il se montre, dans ses récits, passionné pour ce divertissement. Quand il nous parle de son exercice favori, son enthousiasme lui fait tout oublier : la politique et la diplomatie n’ont plus alors à ses yeux

  1. Pluviers, arrondissement de Nontron, Dordogne.