Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/101

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Je n’ai rien, franchement, peut-être est-ce la chaleur qui m’accable ?

— Non, tu te caches ; même en parlant tu rêves encore, et tu sembles engolfado : d’ailleurs ne t’ai-je pas entendu ? tout à l’heure tu parlais, querellais et plaignais hautement.

Corazon mio ! tu t’es trompée, je fredonnais, pensant que tu reposais, je chantonnais doucement cet air, ton favori.

 
Paxarito que vienes herido
Por las balas del cruel Cazador,
Cesa, cesa tu triste gemido.
Mientras duerme mi dulce amor !


— Oh ! que vous êtes bon, mon Jaquez, pour votre Amada ! daignez songer à elle.

— Vous daignâtes bien m’aimer ; mais trêve de cela. Ta grâce voudrait-elle bien préparer, pour ce soir, un souper copieux ? bonne chère ! J’ai l’intention de convier Cazador.

— Cet homme… Eh ! pourquoi ?

— Pourquoi ? sotte question ! Que trouves-tu d’extraordinaire ; est-ce la première fois que cet ami partage ma table ?…

— Rien ! mais vous êtes si maussade, je veux