Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/134

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Cardenas, qui fit une plaisante moue, et lui riait au dos.

La mariée n’était plus au salon, ni la cape brune au vestiaire, et, dans un corridor obscur, on entendait des pas et ceci :

— Couvre-toi de cette cape, Maria, vite, partons !

— Alderan, je ne puis.

— Moi, te laisser la proie de ce Vésalius ? non pas, tu m’appartiens ! En mon absence tu me trahis, je l’apprends, j’arrive en hâte, ce matin même, je me mêle à la fête, je te tiens seule, à l’écart, et je te dis partons, et tu refuserais ? Oh ! non pas, Maria, tu t’abuses ! viens ; il est temps encore, romps ce lien ignominieux, nous serons heureux : je serai tout à toi, à toi seule et pour toujours ! Viens, Maria !…

— Alderan, ma famille m’a imposé ce joug, je le subirai. Mais, tu seras toujours mon amant ! je serai toujours ton amante ! Qu’importe cet homme ? qu’est-ce ? un valet de plus, une tenture qui voilera notre mystérieux amour. Laisse-moi, laisse-moi, adieu !

— Ainsi, tu ne veux pas, Maria, c’est bien ! va te salir à cet homme ! Accomplis ta volonté,