Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/187

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calci- ou enfoncés très profondément dans la terre, ou appendus à la cheminée, ou placés sous le seuil de la porte de celui qui doit subir le charme, avec accompagnement d’incantations et d’imprécations, proférées à minuit, ayant égard aux phases et aspects de la lune.

Un nègre qui se croit ensorcelé par l’obi, s’adresse à un obiman ou obiwoman, de même qu’un malade, malade par son médecin, s’adresse à un apothicaire.

Des lois doucereuses ont été échafaudées dans les Indes occidentales pour punir de mort les pratiques obiennes ; elles sont restées sans effet. Stupides législateurs ! ce ne sont pas vos lois de sang faites dans vos Indes, qui sauront anéantir l’effet d’idées, dont l’origine est dans le centre de l’Afrique où vous allez moissonner vos esclaves !

Notre vieux docteur Mosely, et toujours dans son Traité du Sucre, Treatise of Sugar, dit avoir vu l’obi du fameux nègre, voleur comme il l’appelle, Three Fingered Jack, terreur de la Jamaïque en 1780 et 1781, et que les marrons qui l’avaient tué, lui apportèrent. Cet obi consistait en un bout de corne de bouc, remplie d’une com-