Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/188

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potion de poussière de tombeau, de sang d’un chat noir et de graisse humaine, le tout broyé en manière de pâte — ce n’est qu’après une savante et longue analyse, qu’il a pu formuler ainsi ce programme. Un crapaud desséché, une patte de chat, également noir, une queue de porc, une bande de parchemin de peau de chevreau, sur laquelle étaient tracés des caractères avec du sang, se trouvaient aussi dans son sac obien.

Ces choses, avec un sabre émoulu et deux fusils comme Robinson Crusoé, composaient tout son obi, avec lequel et son courage, en vrai highlander, il descendait dans les basses terres dévaster et piller, pour subvenir à ses besoins. Son habileté à se retraiter dans les fourrés difficiles dominant le seul accès où personne n’osait le suivre, terrifia les habitants, et défia pendant deux ans le pouvoir civil et la milice des cantons voisins.

Il n’eut jamais de complice ni d’associé ; dans les bois, aux environs du mont Libanus, lieu de sa retraite, se trouvaient quelques nègres fugitifs ; les ayant marqués au front avec son obi, ils ne pouvaient le trahir. Il ne se fiait à personne, il dédaignait toute assistance, il volait