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Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/233

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m’aviez si bien frappé au cœur, que peu à peu je tombai dans une profonde cogitation, et quand je m’éveillai j’étais seul sur le rempart ; je vous cherchai long-temps, je vaguai par la ville, sans succès ; désespéré, un ennui mortel s’était saisi de moi, et vous le voyez, belle dame, j’étais venu le traîner ici ! Oh ! béni soit le ciel, si c’est lui qui me fait ce bonheur de vous revoir ! vous êtes, Dina, maîtresse de ma vie, je suis à vos genoux, si vous me repoussiez, vous me tueriez !…

— Monsieur, il n’est pas bien qu’une jeune fille s’arrête ainsi à causer avec un cavalier ; ne me retenez pas, je vous prie ; calmez-vous, voyez comme les passants nous regardent.

— De grâce alors, entrons dans cette sombre église, là, sous une voûte noire, nous pourrons deviser d’amour loin des regards mauvais.

— Oh ! non, monsieur, je ne puis entrer dans ce temple où demeure l’ennemi de mon Dieu ; j’affligerais trop mon vieux père si jamais il l’apprenait.

— Quel est donc votre Dieu ?…

— Le Dieu d’Israël !

— Je l’avais deviné, car j’ai lu votre nom dans