Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/246

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appartenir, d’après la tradition de famille, à la tribu d’Aaron. Quand Aymar entra, ils s’inclinèrent et le saluèrent d’un Dieu soit avec vous, auquel il répondit par un baise-main ; et retirant son feutre et sa cape :

— Pardon, mes bons parents, si je vous ai fait attendre, c’est la faute du notaire, maître Bonaventure Chastelart, que j’ai l’honneur de vous présenter. Impérieusement forcé par mon père de retourner à Montélimart et de partir demain, sous menaces d’exhérédation, comme vous ne l’ignorez pas, tout répit était impossible.

— Judith, dit Judas, à une servante qui se tenait à l’entrée, approchez maintenant cette table et cet escabeau, apportez une écritoire, afin que M. le tabellion puisse entamer son ministère.

À la droite de son père, Dina souriait d’intelligence avec Rochegude de l’embarras et de la mine panique de Bonaventure qui froissait un chapelet dans ses mains ; pour le rassurer, Rochegude l’étreignit violemment par le bras, feignant un air de douceur : — Bouvier stupide, lui gronda-t-il à l’oreille, l’asseyant devant la table comme on asseoirait un mannequin.