tiez, Aymar, restez, restez encore quelques jours !
— Ne pleure pas, Dina, je reviendrai bientôt et je ne te quitterai plus, à tout jamais !
— Reste, reste avec moi ! j’ai de funestes pressentiments.
— Folie ! ma chère enfant.
— Non, je ressens quelque chose de lointain, de douloureux, qui me fatigue ; oh ! le ciel ne ment pas à ce point !
— Console-toi, ma bonne fille, disait Judas, qu’est-ce ? quelques jours d’attente. Songe à notre père Jacob, qui, chez Laban, son oncle, attendit sept années Rachel qu’il aimait ; injustement, au bout de sept années, il ne l’obtint pas ; et, sans murmurer, il attendit encore sept autres années ; ce n’est qu’après quatorze ans de désirs, de promesses et de labeurs, qu’il reçut le prix de sa constance. Aie courage, ma fille !
— Courage, ma chère ! répéta Léa, qui la tenait embrassée et lui baisait ses beaux yeux en larmes.
— Mon père, dit Aymar en s’agenouillant devant Judas, mon père, donnez-moi votre bénédiction !