chéri ; qu’aujourd’hui tu es froid et triste près de moi, toi si caressant et si amoureux des caresses !
— Que veux-tu que je te fasse ?
— Je ne te demande rien, Passereau ; mais c’est à peine si je puis t’embrasser. Quand je touche à tes lèvres tu recules, et tes yeux me fixent et me font peur ! Es-tu malade, souffres-tu ?
— Oui, je souffre !…
— Pauvre ami ! veux-tu prendre du thé ?
— Non, j’ai besoin de respirer et de marcher : sortons.
— Il fait nuit, il est bien tard.
— Tant mieux.
— Je ne suis pas disposée.
— Alors, à ton aise.
— Non, non ! ne te fâche pas, je ferai tout ton bon vouloir.
Ils sortirent. — Passereau, muet, traînait sa maîtresse à son bras, comme un époux contrit traîne son épouse après la lune de miel.
— Mais pourquoi veux-tu donc absolument aller par-là, dans ces chemins laids et déserts ? Viens plutôt sur les boulevarts Beaumarchais.