Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/394

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toutes jambes, s’ils n’avaient été œdémateux ou podagres.

Vogtland, comme un compagnon du devoir, habitué à boire tout au litre, qui entre par hasard au café, un jour de bamboches, avalait sa dix-septième demi-tasse quand la partie se termina à son avantage. — Passereau à cette fin sourit agréablement.

— Allons, partons de suite, dit-il, je suis pressé d’en finir.

— Quelle mort préférez-vous ?

— Faites-moi sauter le caisson.

— Bien. Je vais entrer rue de Rohan, dans mon hôtel, pour y prendre mes pistolets. Marchez lentement, je vous rejoindrai ; où allons-nous, aux Champs-Élysées ?

Vogtland reparut bientôt ; silencieux, ils suivirent la grande avenue et passèrent la barrière de l’Étoile. À quelques maisons plus loin que la taverne du napolitain Graziano, où l’on mange d’excellents macaronis, ils se détournèrent de la route et descendirent dans les prés en contrebas de la chaussée — il était grande nuit. Là, ayant longé quelque temps un mur de clôture :