Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/395

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— Arrêtons-nous ici, dit Passereau, nous sommes assez bien, ce me semble.

— Vous trouvez ?

— Oui !

— Êtes-vous prêt ?

— Oui, monsieur, armez, surtout pas de délicatesse, vous êtes un lâche si vous tirez en l’air.

— N’ayez pas peur, je ne vous manquerai pas.

— Ajustez-moi à la tête et au cœur, s’il vous plaît ?

— Avec plaisir : mais appuyez-vous sur le mur pour ne point reculer, et comptez une, deux, trois ; à la troisième, je ferai feu.

— Une, deux ; — attendez, nous avons joué notre vie pour une femme ?

— Oui !

— Elle appartient au survivant ?

— Oui !

— Écoutez bien ce que je vais vous dire et faites-le, je vous prie : la volonté d’un mourant est sacrée.

— Je le ferai !

— Demain matin, vous irez rue des Aman-