il s’acharne et épie, alléché comme devant. Mais, toi, qui as passé derrière le miroir, qui as gratté l’étamage de tes ongles, qui sais que ce n’est qu’une vitre et de l’étain qui reflète, alléché, épieras-tu toujours ?…
Le monde, c’est un théâtre : des affiches à grosses lettres, à titres emphatiques, hameçonnent la foule qui se lève aussitôt, se lave, peigne ses favoris, met son jabot et son habit dominical, fait ses frisures, endosse sa robe d’indienne, et, parapluie à la main, la voilà qui part ; leste, joyeuse, désireuse, elle arrive, elle paie, car la foule paie toujours, chacun se loge à sa guise, ou plutôt suivant le cens qu’il a payé, dans le vaste amphithéâtre, l’aristocratie se verrouille dans ses cabanons grillés, la canaille reste à la merci. La toile est levée, les oreilles sont ouvertes et les cous tendus, la foule écoute, car la foule écoute toujours ; l’illusion pour elle est complète, c’est de la réalité ; elle est identifiée, elle rit, elle pleure, elle prend en haine, en amour, hurle, siffle, applaudit ; en vain, quelquefois, sent-elle qu’on l’abuse et s’arme-t-elle de sa lorgnette, elle est myope, rien ne peut