Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/424

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puis de sortir de terre comme un démon, deux ou trois fois l’année, pour venir lui mentir, lui dire qu’on l’aime ; ah ! c’est cruel, Champavert !

— Flava, tu me traites durement, tu me tortures à plaisir ! Faudra-t-il donc toujours, comme un débutant, renouveler mes aveux d’amour ? toujours faire de nouvelles protestations ? Tu devrais au moins me connaître depuis six ans que nous sommes liés. Si je ne suis pas assidu, suis-je pas fidèle amant ? Je sais que tu as le droit de douter de moi ; qu’autrefois, tout enfant, j’ai été mauvais, mais ma constance n’a-t-elle pas racheté tout cela ? Je t’aime, Flava, je t’aime profondément, à tout jamais ! Veux-tu encore un serment ? je t’aime, Flava ! et te le jure sur le corps…

— Silence ! Champavert, silence ! n’invoquez pas son ombre !

— Ne pleure pas, Flava ! ne pleure pas, bonne mère, tes larmes ont assez creusé tes joues, tes larmes sont amères à mes lèvres ; ne pleure pas, bonne mère ! il est plus heureux que nous, il n’est pas.

— Plus heureux que nous, il n’est pas……