— Comme toi, Flava, j’aimais jadis les poëmes et les phrases.
— Hélas ! si nous ne devions pas renaître heureux pour l’éternité, ce serait bien atroce !… Une vie de souffrances et de misères et plus rien après ?…
— Le néant.
— Oh ! tu ne le crois pas !
— Si, je le crois ! C’est par lâcheté que les hommes reculent devant l’anéantissement : ils se façonnent à leur guise une vie future, se bercent et s’enivrent de ce mensonge qu’ils se sont fait à eux-mêmes ; et, tous contents de cette trouvaille, quand ils agonisent, comme des fous sur le lit de fer, avec un rire niais sur les lèvres, ils vous disent : — Adieu ! au revoir, je pars pour un monde meilleur, nous nous retrouverons là-haut ! et puis, avec un rire encore plus niais, les héritiers, joyeux dans le cœur, répondent : — Adieu ! bon voyage ! nous nous rejoindrons avant peu, préparez nos places dans l’hôtellerie du paradis.
Eh bien ! non ! idiots que vous êtes ! vous allez où vont toutes choses, au néant !… Et c’est face à face avec la mort, et le pied dans la