Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/68

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point. Vous n’avez pas eu sans doute la maladroite fierté de repousser la faible somme qu’on doit vous avoir remise d’une part invisible ; vous êtes mon épouse, et je souffrirais trop de vous savoir des privations. »

Cette lettre ne fit qu’accroître l’embarras d’Apolline : après tant de belles démonstrations, elle n’osait plus accuser Bertholin de noire perfidie ; et cependant, à l’heure dite du rendez-vous, bien informé, un autre était venu en son nom la violenter. Mystère inextricable ! la raison la plus plausible était que son billet avait pu s’être égaré entre les mains d’un étranger.

Quelque temps après cette première lettre de Bertholin, elle en reçut une autre, où il lui annonçait que, surchargé de travaux imprévus, il était forcé de retarder son départ.

À cette époque, Apolline commença à ressentir un malaise général. Dégoûtée de tout aliment, il lui prenait souvent des tranchées et des vomissements ; son inquiétude devint grande. Un médecin lui conseilla l’usage du safran, qui n’eut aucun résultat ; alors il la déclara tout net en grossesse. À cette nouvelle, Apolline tomba dans la consternation et le désespoir.