Aller au contenu

Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/70

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

paratifs et les démarches légales étaient faits ; le mariage était fixé au samedi suivant ; c’était à Saint-Sulpice, à minuit, que, devant deux ou trois témoins, ils devaient, en grand négligé, recevoir la bénédiction nuptiale, pour partir le matin même.

Le jeudi soir, Bertholin invita Apolline à descendre en son appartement, et joyeux, la conduisit dans le salon : le guéridon et le sopha étaient couverts d’étoffes, de châles, de parures, de bijoux.

— Voici, ma belle, quelques présents que vous offre votre humble époux, puissent-ils vous être agréables.

Apolline se prit tout à coup à sangloter, et resta morne à l’entrée.

— Qu’avez-vous, mon amie ? Approchez, tout cela est à vous ! Aimez-vous cette robe de velours bleu Marie-Louise, cette Jeannette d’or, ces bracelets de corail, ce cachemire boiteux ?…

Alors Apolline tomba de sa hauteur sur les genoux.

— Ô Bertholin ! Bertholin ! si vous saviez ?…

— Qu’avez-vous, mon enfant ?

— Si vous saviez combien je suis indigne de