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À HENRI DE LABATTUT.

LE VIEUX MÉNÉTRIER BRETON.


 
Venez, Bretons, venez sous ces érables,
Venez danser au son de nos bignous ;
Venez sourire à mes chansons aimables :
Dans mon printemps j’ai dansé comme vous ;
Mais je faiblis et penche vers la tombe,
Demain, hélas ! mes doigts seront glacés !…
Venez apprendre, avant que je succombe,
Les vieux refrains dont je vous ai bercés.

Souvenez-vous, enfants de l’Armorique,
Que la Bretagne est le champ du repos ;
Souvenez-vous que, de son sol magique,
La Gaule a vu jaillir mille héros.
La liberté, qui chérit ce rivage,
De ses rameaux couvre vos jeunes ans.