Page:Borel - Rapsodies, 1868.djvu/106

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Des Duguesclin gardez bien l’héritage,
Car cette terre est vierge de tyrans !

Sur le sommet de ce roc granitique,
Gisent, épars, des autels, des dolmeins.
Dans ces forêts, le barde druidique,
À VOS aïeux dévoilait leurs destins !
Farouches mœurs ! peuple tout germanique,
Qu’ici César reconnaîtrait encor,
Votre langage est ce même celtique
Qu’à ses guerriers parlait l’Enfant du Nord !

Mais le jour fuit, et les ombres grandissent,
Et la vapeur enveloppe nos toits ;
Fuyons ces lieux que les esprits chérissent ;
Aux noirs sorciers la nuit rend tous leurs droits.
Fuyons ! je vois au loin, sur les montagnes,
Les nains danser à l’entour des peulvans ;
Et les huars hurlent en ces campagnes.
Fuyons, Bretons, il en est encor temps !