Page:Borel - Rapsodies, 1868.djvu/130

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A nos sanglants appels se leva la Belgique,
La Belgique à son tour a trouvé de l’écho ;
Car la vieille Pologne, en une nuit magique,
A broyé son cercueil : victoire à Kosciusko !
A deux rois négriers la cargaison échappe :
Belges et Polonais, recevez nos serments !…
Mais notre roi bourgeois frissonne dans sa cape,
Quand l’autocrate en pleurs jette des hurlements.

En avant, compagnons ! plus terribles, plus braves
                         Que Bayard et Roland ;
Vous serez libres, rois, et vous êtes esclaves !
                         Compagnons, en avant !

Toujours briserons-nous notre infâme servage,
Pour nous revendre encore aux bouchers plus offrants ?
Notre cœur est de cire, et notre voix sauvage,
Et le sabre à la main nous gémissons souffrants.
Levons-nous ! et formons un socle granitique
Pour une Liberté que nous fondrons d’airain !
Que jusqu’aux cieux troublés monte la République
Et les cris de bonheur du Peuple Souverain !

En avant, compagnons ! plus terribles, plus braves
                         Que Bayard et Roland ;
Vous serez libres, rois, et vous êtes esclaves !
                         Compagnons, en avant  !!!