Page:Borel - Rapsodies, 1868.djvu/17

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NOVEMBRE 1831.


Il faut qu’un enfant jette sa bave avant de parler franc ; il faut que le poète jette la sienne, j’ai jeté la mienne : la voici !… il faut que le métal bouillonnant dans le creuset rejette sa scorie ; la poésie bouillonnant dans ma poitrine a rejeté la sienne : la voici !… — Donc, ces Rapsodies sont de la bave et de la scorie ? — Oui ! — Alors pourquoi, à bon escient, s’inculper vis-à-vis de la foule ? pourquoi ne pas taire et anéantir ? — C’est que je veux rompre pour toujours avec elles ; c’est que, parâtre que je suis, je veux les exposer, et en détourner la face ; c’est que, tant qu’on garde ces choses-là,