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Page:Bornier - Œuvres choisies, 1913.djvu/226

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MÉGARA

J’achève.

(Elle reprend la lyre et continue.)

« Ô Bacchus-Tyonée aux cheveux vierges, donne
« Aux jeunes gens la force, aux vieillards la gaîté,
« Et ne méprise pas les roses de l’Automne
« Après les roses de l’été. »

(Mégara va remettre sa lyre aux prêtres, le cortège s’éloigne lentement.)
AFRANIUS, à Elymas.

Eh bien, as-tu vu comme
Paul et son compagnon ont respecté les dieux ?
Ils ne sont ni méchants, certes, ni factieux ;
Tu peux te rassurer, Elymas !

ELYMAS

Belle preuve !
Faudra-t-il donc briser tes dieux, pour qu’on t’émeuve ?

AFRANIUS

Allons, viens !

(Tous deux se dirigent vers la porte de droite.)
ELYMAS

Oui, je pars !

LYDIE

Ta main, Elymas…

ELYMAS

Non !
Toi Juive (à peine encore mérites-tu ce nom),
Tu viens d’offenser Dieu dans son prêtre…

LYDIE

Mon père !

ELYMAS

Ta faute peut encor se réparer, j’espère ;
À l’oratoire juif, viens demain ; c’est le jour
Du grand Pardon, nommé dans nos livres Kippour ;
Viens donc et nous verrons, toi qui tantôt peut-être