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Page:Bornier - Œuvres choisies, 1913.djvu/232

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La paix est dans ma bouche ainsi que dans mon cœur ;
Laisse-moi donc parler.

LA FOULE

Oui, qu’il parle !

ELYMAS

Je cède ;
Mais s’il vient vous prêcher l’erreur qui le possède,
Si vos justes fureurs punissent aujourd’hui
Ses blasphèmes, alors qu’il n’accuse que lui.

(Il s’approche d’un groupe de Juifs et leur parle bas.)
UN JUIF

Sois tranquille, Elymas, nous comprenons…

ELYMAS

J’y compte.

LE JUIF, ramassant des pierres ainsi que ses compagnons.

Les cailloux du Strymon sont durs et ma main prompte !

ELYMAS, à un autre Juif.

Toi, retourne à Philippe, et dis au duumvir
Qu’il vienne sans retard.

(À part.)

Le Romain peut servir.

(Le Juif sort précipitamment.)
MÉGARA, bas à Lydie.

Ma sœur, cet Elymas, qui d’abord m’a fait rire,
Me fait peur à présent… il paraît en délire.

LYDIE

Vois comme son regard sans pitié, sans merci,
S’est arrêté sur Paul !

MÉGARA

Et sur Faustus aussi !

PAUL

Peuple, ton prêtre vient d’accuser cette femme,
À cause de moi seul ; c’est pourquoi je réclame