Ainsi que Dieu doit être immuable, éternelle ;
Elle ressemble à Dieu, car c’est Dieu qui la fit,
Et ce qu’elle contient à jamais nous suffit.
Tu penses donc que Dieu, créateur triste et sombre,
Fit l’homme et le soleil pour faire six pieds d’ombre,
— La loi juive, malgré le jeûne et le sabbat,
La loi juive n’était qu’une loi de combat ;
Rudes étaient les temps, et plus rudes les âmes ;
Le peuple hébreu vécut par le sang et les flammes.
Mais ces temps ne sont plus, l’ombre fait place au jour :
Après la loi de haine, il faut la loi d’amour.
La loi d’amour… Pour qui ? — Car il faut voir encore,
Et de près, ce que cache une phrase sonore : —
Pour un Amalécite, un gentil, un païen ?
Pour qui la loi d’amour ?
Pour tous les hommes !
Bien !
Pourquoi pas pour le chien qui veille autour des villes ?
Je connais des gardiens moins sûrs et moins utiles !
Tu dis cela pour moi ?
Pour de plus grands encor !
Tes chefs, les fils d’Hanan, ils gardent leur trésor
Dans leur temple, tremblants que quelque main y touche ;
Rien n’existe après eux pour leur orgueil farouche ;
Ils chassent de leurs murs l’ombre des malheureux ;
Pour eux que sommes-nous ? Peuple, qu’es-tu pour eux ?
Une foule sans nom qu’on pressure et qu’on broie.
Quand un juste, pareil à celui qui m’envoie,