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Page:Bornier - Poésies complètes, 1894.djvu/38

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26 ŒUVRES COMPLÈTES Toi, femme, tu gémis sur ton rêve détruit, L’amour terrestre éteint te fait mieux voir la nuit, C’est bien ! connais ainsi la véritable flamme, Rallume au feu divin les lampes de ton âme ! Vieillard, devant ces flots qui passent sans retour, Tu comptes les débris de tes bonheurs d’un jour ; Tant mieux ! Tu peux juger la vanité profonde De nos félicités plus rapides que l’onde ; Dieu t’apparaît enfin : plonge-toi désormais Dans le fleuve sans bord qui ne tarit jamais ! Toi, candidat battu sur toutes les coutures, Il te reste l’espoir des revanches futures, Il te reste ton rêve, et c’est beaucoup ! D’ailleurs, Les bonheurs retardés sont souvent les meilleurs ! Mai 1864.