Page:Bornier - Poésies complètes, 1894.djvu/63

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X LES INFIRMES eillons sur nos regards quand un infirme passe. Aux tristesses qu’en lui jour à jour il amasse N’ajoutons pas ; songez qu’il reçoit en plein cœur Ces flèches du dédain que lance un œil moqueur ! Songez qu’il rentrera plus amer et plus sombre, Ayant servi de cible aux sourires sans nombre, Et qu’il se trouvera plus difforme et plus laid, Lui qui n’a qu’un bonheur : Oublier ce qu’il est ! Songeons, respectueux devant cette infortune, Que même la pitié le trouble et l’importune, Qu’il en est malgré lui sourdement irrité, Et que la raillerie est une lâcheté !