ŒUVRES COMPLETES
Tout brille dans l’azur, tout chante, tout enivre, Partout la volupté sous un ciel provocant, Il est doux d’y passer, il est plus doux d’y vivre.. Non ! l’Archipel est un volcan ! Sous cette mer Egée où le chantre d’Ulysse Entendait de Vulcain les marteaux retentir, Où la Chimère avait Neptune pour complice, Gronde un feu souterrain toujours prêt à sortir ; Prisonnier, mugissant, se cherchant un cratère, Brûlant sans qu’aucun souffle active ses fourneaux, Un abîme de feux, dans les flancs de la terre, S’étend sous l’abîme des eaux.
combats éternels des deux forces égales ! Toujours le feu captif tourmente l’océan, Et toujours, pour noyer les flammes, ses rivales, L’eau travaille à percer le plafond du volcan ; Un jour, la brèche est faite : une lutte commence Qui n’aura que le sein du globe pour témoin ; La mer tombe d’un bond dans le creuset immense, Et la terre s’ébranle au loin ; Sur l’énorme brasier l’onde se précipite, Là-haut l’homme à ce bruit tressaille avec stupeur ; Mais le torrent, saisi par le feu qu’il irrite, Remonte et rejaillit en ardente vapeur ;