Page:Bornier - Poésies complètes, 1894.djvu/94

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82 ŒUVRES COMPLÈTES Mêlons à ces canons, à leur brûlante lave, La lave de nos cœurs, le courroux de nos fronts, Le mépris de la mort, l’héroïsme qui lave Les fautes comme les affronts ! Mélons-y nos douleurs, nos âmes rehaussées, Nos souvenirs navrants, nos larmes, nos espoirs, Nos repentirs féconds, nos meilleures pensées Et nos fiertés dans nos devoirs ! Alors, ô bronzes ! rien qu’a vos rauques haleines Fuira de toute part l’étranger pâlissant, Comme on voit les troupeaux éperdus dans les piaines S’enfuir quand le lion descend : Il descend ! C’est Paris ; il descend de son antre ! Sur vous qui l’outragiez brillent ses yeux ardents, Dispersez-vous ! — Mais non, restez ! Afin qu’il rentre Avec sa proie entre les dents ! S octobre 1870