Page:Bosc - De la fluxion périodique des yeux et de l'immobilité.djvu/36

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refusent de reculer quand on les attelle pour la première fois ou lorsqu’on les soumet à un genre d’attelage auquel ils ne sont pas habitués ; il en est de même s’ils sont mal dressés, mal attelés ou montés par un mauvais cavalier. Quand les barres sont blessées, il suffit souvent, pour déterminer l’animal à reculer, d’éviter la pression du mors sur les parties endolories ; il cède alors à la simple pression de la longe ou de la main sur le chanfrein, tandis qu’il n’obéit pas à l’action du premier appareil.

Quand l’obstacle à ce mouvement résulte de la mauvaise conformation de l’animal, on peut le reconnaître aux essais qu’il tente pour l’exécuter et à l’irrégularité des résultats produits ; on n’a plus dans ce cas la résistance obstinée que le cheval immobile oppose aux efforts par lesquels on tâche de lui faire exécuter quelques pas en arrière.

Si cette résistance ne se rattache pas à une cause de cet ordre et qu’elle contraste avec l’habitude générale des sujets et l’absence des autres signes qui se manifestent de concert avec elle, chez les chevaux immobiles, il faut se demander si elle ne résulte pas d’un certain degré d’indocilité naturelle, de rétivité ou d’un défaut d’habitude, et l’expert peut alors, avant de formuler son jugement, faire soumettre l’animal à quelques épreuves de dressage qui arrivent souvent à lui faire effectuer ce mouvement de lui-même.

En l’absence de toute lésion ou de tout autre signe pouvant expliquer la difficulté qu’éprouve l’animal pour reculer, M. Mignon a prétendu que la constatation de ce symptôme seul suffit pour le déclarer immobile et qu’on ne saurait le considérer comme tel en l’absence de ce signe. Il s’exprime ainsi dans son Traité des Vices rédhibitoires :