Page:Bosc - De la fluxion périodique des yeux et de l'immobilité.djvu/38

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pense pas que la constatation de ce symptôme suffise à elle seule pour déclarer un animal immobile ; on doit l’observer non-seulement en l’absence des différentes conditions énoncées plus haut, mais encore avec accompagnement de divers autres caractères de ce vice.

Il faudrait en effet, d’après M. Mignon, pouvoir assurer qu’il n’existe aucune des nombreuses circonstances qui peuvent provoquer l’apparition de ce symptôme. C’est, je crois, demander un examen qui n’est pas sans présenter souvent de sérieuses difficultés. Dans quelques cas, l’expert ne serait pas suffisamment fixé par ses recherches pour pouvoir conclure, sans craindre d’être démenti, à la non-existence de ces conditions. Enfin, ce serait se départir de la sage réserve que tout bon praticien doit prendre pour guide, et s’exposer à voir le diagnostic être bientôt infirmé par les faits.

L’immobilité, se traduisant sur un animal par l’impossibilité d’effectuer les mouvements rétrogrades, n’existe guère sans présenter d’autres signes. Cependant si dans quelques cas très-rares, ces signes faisaient défaut, l’expert, pour se prononcer, n’aurait pas les éléments qu’exige un bon jugement diagnostique ; il ne pourrait donc affirmer avec certitude l’existence de ce vice.

C’est là certainement un des symptômes le plus caractéristique de l’état pathologique que j’ai décrit, et souvent l’étude et l’analyse attentive des phénomènes conduisent assez sûrement à faire la différence entre l’impossibilité de reculer, qui est l’expression symptomatique de l’état d’immobilité, et celle qui dépend d’une condition absolument indépendante de cet état. Aussi ces difficultés ne se présentent-elles que dans des circonstances exceptionnelles ; j’ai cru néanmoins devoir