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Page:Bosquet - Guide manuel de l’ouvrier relieur - 1903.djvu/265

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qu’en ce que dans celle-ci le volume est couvert en entier de peau de veau, maroquin, basane, etc. Tandis que dans la demi-reliure le dos seul est couvert en peau. Quant aux plats ils sont couverts en papier de couleur ou en percaline, tout en ayant les coins garnis soit avec de la peau pareille au dos, soit en toile ou en parchemin.

Dans les bibliothèques, la demi-reliure fait absolument l’effet de la reliure pleine, attendu que les volumes ne se voient que par le dos ; elle a d’ailleurs l’avantage de coûter moins cher que celle-ci, et quand elle est faite avec soin elle en présente à peu près toutes les qualités.

Ce n’est pas toujours par pure économie que se font les demi-reliures. Certains amateurs poussent parfois le raffinement à un degré tel, qu’il en coûterait certes moins à établir certaines reliures pleines, que bon nombre de demi-reliures que nos bibliophiles commandent journellement à nos bons relieurs. Nous citerons, comme exemple, les demi-reliures en maroquin du Levant poli à larges mors, grands coins et filets, le dos doré aux petits fers. Certains de ces dos demandent souvent plus d’une journée de travail à un doreur habile.

Nous avons exécuté pour des amateurs que l’on peut taxer de bibliomanes des demi-reliures qu’il fallait d’abord établir en reliure pleine, soit en veau soit en maroquin du Levant, poli et qui ne prenaient l’aspect de demi-reliures que par le placement de plats en papier peigne vergé, laissant à découvert des mors tellement larges et des coins dans les mêmes proportions, que le rempliage du papier s’opérait en tête et en queue par une attache de 5 à 6 millimètres seulement. À part cela et dans certains cas, pas le moindre ornement, pas un filet même gaufré pour border le papier, rien que