Page:Bosquet - Guide manuel de l’ouvrier relieur - 1903.djvu/272

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des gardes, il la pose sur le carton en l’ajustant sur le devant à la largeur de la chasse, puis il marque l’empreinte du carton en tête et en queue et sur l’arête vive du mors. Il place la garde sur une platine de zinc, et à l’aide d’une règle et de la pointe à couper, il fait deux coupes en flanc se rapportant aux chasses de tête et de queue, mais de façon à ce que la garde soit un peu plus courte que le volume rogné. Ces deux coupes doivent s’arrêter à l’empreinte qu’il a faite sur l’arête vive du mors, puis il fait deux coupes obliques partant de ces points d’arrêt et descendant vers la partie de la garde réservée au côté du livre, de telle sorte qu’en replaçant la garde sur le carton, le biais commence à l’arête vive du carton au haut du mors, pour finir au fond du mors à l’arête vive de la rognure. La partie biaisée couvre ainsi la peau, à l’extrémité du mors, et se continue au-delà pour être enlevée lors de l’ébarbage de la garde.

En présentant à nouveau la garde sur le carton, il s’assure si les coupes sont exactes, il place alors la garde type sur une pincée de seize à vingt gardes, et il les découpe sur le même modèle. Les grandes maisons se servent pour cette opération de modèles en carton qu’ils ont établis en tous formats, ce qui simplifie beaucoup l’opération. L’ouvrier prend alors une pincée de gardes qu’il égalise sur le devant avec le modèle, il place le tout sur une platine de zinc, et met un poids par-dessus pour maintenir le tout en place ; puis à l’aide d’un ciseau de menuisier et d’un marteau, il fait les deux entailles obliques et à l’aide de la pointe en se servant du modèle en carton pour guide au lieu de règle, il enlève les deux flancs à partir des entailles.

Après le découpage, l’ouvrier place les gardes en tas sur un papier, il s’agit pour lui de coller le côté découpé