Page:Bosquet - Guide manuel de l’ouvrier relieur - 1903.djvu/271

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ou en parchemin, l’ouvrier commence par nettoyer les mors, comme nous l’avons indiqué pour les reliures pleines, puis il place les gardes, et, après les avoir ébarbées à fleur des tranches, il place deux volumes à côté l’un de l’autre à plat sur la table, et de façon à ce que le dos de l’un s’emboîte dans la gouttière de l’autre, puis il ouvre le carton du premier et il le couche sur le second volume, puis il soulève la demi-garde et à l’aide du pouce et de l’index il lui fait prendre la forme du mors et il la couche sur le carton, comme s’il voulait en opérer le collage, puis au moyen d’une règle en fer mince et d’une pointe à couper, il enlève d’abord du côté de la tête un filet de la garde en la dressant parallèlement au carton, puis il en fait autant du côté de la queue, il la coupe ensuite sur le devant en prenant toujours le carton pour guide, et de façon à ce que les trois côtés aient les mêmes proportions.

On voit que dans cette opération, les coupes se font sur le carton même et sans l’intermédiaire d’une platine de zinc. La seule précaution à prendre par l’ouvrier est, qu’en coupant la garde sur la partie de la peau rempliée, la coupe soit faite assez légèrement pour que la peau ne soit pas entamée.

En dehors du placement et du collage des gardes tels qu’on les pratique généralement pour les ouvrages soignés et les unités : il y a le placement des gardes dit à [1] la française. Cette méthode est des plus avantageuses pour les travaux en nombre, elle se pratique de la manière suivante :

L’ouvrier ayant à placer les gardes à un certain nombre de volumes d’un même format, débite la quantité de papier qu’il lui faut au format habituel, c’est-à-dire dépassant quelque peu le format des volumes rognés, il ouvre alors le carton de l’un d’eux, et, prenant l’une

  1. WS : à à -> à