Page:Bosquet - Guide manuel du doreur sur cuir, 1903.djvu/29

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Ces spécimens admirables, que les artistes de notre époque sont appelés à interpréter presque chaque jour pour orner certains livres précieux, ont été exécutés sous mille formes différentes et, il faut le dire, d’une façon plus ou moins fantaisiste. On a souvent entremêlé les fers de l’époque, qui sont inséparables du genre, avec d’autres qui n’ont que peu ou point de rapports avec la tradition. Tout cela sous le nom de genre Grolier.

Nous avons cru utile à nos lecteurs en leur mettant sous les yeux (Pl. VIII de notre Traité de l’art du relieur) un type dans lequel nous nous sommes efforcés de conserver les vraies traditions et les ornements de l’époque : nous en joignons ici deux autres, tout en démontrant de quelle façon on peut interpréter ce genre sous une forme susceptible d’application en divers formats. Les dessins que nous donnons peuvent être appliqués à un volume in-4o et même in-folio à la condition d’élargir et de renformer proportionnellement les filets d’entrelacs qui peuvent rester unis ou mosaïques. La suscription Io. Grolieri et amicorum se retrouve sur presque tous les livres que dans sa longue carrière cet amateur célèbre fit habiller avec un goût si éclairé, elle se plaçait tantôt au milieu, tantôt au bas dans l’un des motifs de la décoration du plat et était souvent accompagnée de sa devise : fortio mea Domini sit in terra viventium, qu’il fit placer au verso de la couverture du livre.

Jean Grolier eut pour contemporain et ami Thomas Maïoli, amateur italien, qui vivait dans la première moitié du xvie siècle (la date précise de sa naissance et