La dorure sur cuir à la main, sur cuirs et sur tissus.
Nous disions dans notre traité de l’art du relieur que
la dorure à la main est la partie artistique par excellence
de la reliure. Sous le rapport de l’art, elle peut
rivaliser et même tenir la première place parmi les productions
les plus délicates, du génie industriel. Elle peut
aussi se renfermer dans les conditions modestes d’un
simple enjolivement, tout en ne perdant pas de vue le
sujet toujours délicat qui se nomme le livre, et sans
lequel elle n’aurait pas sa raison d’être.
En effet, celui qui aspire à concourir par ses talents à l’ornementation de la couverture du livre relié ne peut, sous aucun prétexte s’affranchir de la pensée que la science qu’il se propose d’acquérir serait d’un emploi très problématique s’il avait la prétention de s’affranchir de l’essence du sujet sur lequel ses aptitudes seront appelées à s’exercer.
C’est un mauvais service à rendre aux jeunes gens ; à ceux qui débutent dans la carrière et ce pendant les premières années de leur apprentissage, années pendant lesquelles leur patience sera souvent soumise à de rudes épreuves, de faire miroiter à leurs yeux des chimères qui trop souvent ne peuvent se réaliser. Devenir artistes à force de patience et de travail, voilà à quoi,