Page:Bosquet - Guide manuel du doreur sur cuir, 1903.djvu/53

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À première vue, le travail du doreur sur cuir paraît très simple, et on ne se douterait jamais, en voyant travailler certains ouvriers, des difficultés sans nombre qu’il a fallu surmonter, et qu’ils surmontent chaqne jour pour arriver à un résultat satisfaisant.

Il faut pour cela des soins constants, une connaissance approfondie des qualités de la peau et des divers tissus, une étude patiente des effets de la chaleur dans l’application des fers à dorer, effets qui varient à l’infini selon les nuances et le genre de peaux, la température des places où on opère et le degré de fraîcheur ou de sécheresse des mordants employés.

La dorure sur cuirs et sur tissus, consiste en trois opérations distinctes ; la préparation des peaux et des tissus, la couchure de l’or et l’application des poinçons ou types gravés que l’on désigne sous le nom de fers à dorer. Disons que le fer à dorer dont la forme normale se présente à la vue sous l’aspect d’un gros clou, se compose d’une tige en bronze de 8 à 1o centimètres de long, terminée en pointe. Le haut, ou surface de la tige porte un sujet ou fragment de sujet quelconque, gravé par un spécialiste. La pointe de la tige est enfoncée dans un manche à poignée en bois et ce afin qu’il soit possible de chauffer le fer et de l’empreindre sur le cuir et à la chaleur voulue.

La préparation des peaux et des tissus, ainsi que la couchure peuvent se pratiquer par des aides, mais il est de la plus haute importance de pouvoir les pratiquer soi-même afin de mieux se rendre compte des besoins du travail et d’être maître du terrain parfois si fragile sur lequel on opère.