Page:Bosquet - Guide manuel du doreur sur cuir, 1903.djvu/65

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dont le coup d’œil n’est pas suffisamment exercé, se sert d’un petit compas avec lequel il marque légèrement sur le coussin à fleur de la feuille d’or la place convenable. Alors, avec le couteau qu’il tient entre le médius replié et le pouce de la main droite, tout en allongeant l’index par-dessus, il pose le tranchant de la lame sur toute la longueur de la feuille à la place marquée et, tout en appuyant légèrement, il opère la section par un seul mouvement de va-et-vient.

Il importe d’appuyer le moins possible, eu égard aux besoins de la cause, afin de ne pas s’exposer à couper le cuir du coussin qu’il faut avoir soin de blanchir souvent à la craie. D’autre part, s’il n’est pas nécessaire que la lame soit très affilée, il importe que le tranchant soit net et convenablement adouci.

La feuille étant coupée en long, il s’agit de la débiter en large ; pour cela, il est loisible, ou de faire pivoter le coussin, ou de cambrer la main afin d’opérer la section en travers.

Transporter l’or en feuilles et le fixer à la place voulue est une opération délicate. L’application de l’huile servant à le faire adhérer pendant l’empreinte des fers de tous genres, doit être faite avec ménagement, afin de ne pas tacher les cuirs, etc., de ne pas altérer l’or et de ne pas être un obstacle à la réussite du travail ; ce qui arrive quand on l’applique avec excès et surtout avec de l’huile de mauvaise qualité.

Les débutants ont tout intérêt à ne procéder que par fractions, plus ou moins restreintes selon le cas. Les morceaux de 2 à 4 centimètres carrés se transportent et se placent avec facilité les uns à la suite des autres ; il n’en est pas de même d’une bande ayant trois à quatre fois cette dimension. Il serait impossible à un commençant de placer un quartier de feuille ou celle-ci à un