Page:Bosquet - Guide manuel du doreur sur cuir, 1903.djvu/67

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quelles on applique l’or ; il faut sur tout le faire adhérer de façon qu’il n’y ait non seulement ni cassures ni soufflures d’aucune sorte, mais qu’à l’aide d’un tampon on le fasse tellement coller à la peau, que le doreur ait la faculté de placer les fers les uns contre les autres, et de les enchevêtrer les uns dans les autres, sans que les parties d’or avoisinantes se soulèvent, et deviennent par là une impossibilité à la réussite de la dorure.

Un fer si bien poussé qu’il puisse l’être ne tient jamais, ou tient très mal s’il est appliqué sur une couchure qui se soulève. Pour ce motif, il faut que le coucheur se rende parfaitement compte du moment propice pour opérer la couchure. Celle-ci doit être faite à propos sur une préparation, qui, tout en étant assez sèche, pour qu’on puisse enlever avec facilité les parties non touchées par la dorure, ne peut être assez desséchée pour que l’or ne soit pas fixé par l’huile seule, qui par elle-même est impuissante à le retenir pendant les opérations, parfois assez multiples et partant plus ou moins prolongées de l’application des ornements. Une bonne couchure maintient l’or non seulement pendant quelque temps, mais doit pouvoir résister à la pression et à la chaleur des fers à dorer.

Si quelque cassure venait à se produire dans l’or, il faudrait doubler la partie brisée ; on peut pour cela tamponner un peu d’huile à cette place avant de replacer de l’or par-dessus, mais il faut en mettre très peu. L’huile non seulement n’est pas un mordant pour faire tenir la dorure, mais, s’il y a excès, non seulement elle tache les peaux ou les tissus, mais elle devient un antidote parfois assez redoutable. C’est pour cela qu’on emploie de préférence l’huile d’amendes douces, qui est de tous les corps gras celui qui se volatilise le plus aisément, laissant à l’or tout son éclat, ce qui n’a pas lieu si on