Page:Bosquet - Guide manuel du doreur sur cuir, 1903.djvu/90

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tères qu’il a l’intention de dorer ou même de gaufrer, non seulement pour se rendre compte si chaque fer se trouve à sa place, mais aussi pour s’habituer à la préparation au pinceau qui varie selon la qualité ou la teinture des peaux ; il est d’autant plus nécessaire que cette préparation se fasse avec toute la netteté possible, que la plupart des nuances de peaux de chagrin ou de maroquin, qui demandent le plus de blanc d’œuf, sont précisément celles sur lesquelles la présence de ce mordant se dénonce à l’œil de la façon la plus désagréable ; cela tient à ce que certaines teintures tout en bouchant les pores de la peau, ont de plus l’inconvénient de la dessécher et de la durcir ; de là la nécessité de leur appliquer un surcroît de mordant qui reste forcément à la surface et blanchit en séchant, surtout sur le noir ; au contraire le rouge ponceau, sur lequel on pourrait impunément appliquer le blanc d’œuf, est précisément la couleur qui en demande le moins et se dore avec le plus de facilité.

Le traçage doit toujours se faire légèrement et simplement pour marquer exactement la place que le fer doit occuper, gaufrer un fer pour le dorer est un mauvais système qui conduit fatalement a une dorure enfoncée et sans netteté ; il faut bien se pénétrer de cette vérité qu’une dorure n’est réellement [1] belle que si elle reste à la surface de la peau tout en faisant ressortir parfaitement les parties pleines de la gravure, en un mot il faut que la dorure tienne et ait un vrai cachet de force tout en ayant cette apparence de légèreté qu’on la croirait jetée là par la main d’une fée.

Les qualités ou les défauts de la dorure se font surfout sentir sur le veau et le maroquin poli. Si la dorure est exécutée selon les principes énoncés ci-dessus, elle

  1. réllement