Page:Bosquet - Guide manuel du doreur sur cuir, 1903.djvu/91

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conserve toutes ses qualités au polissage qui la fera encore mieux ressortir.

Si, au contraire, la dorure est exécutée par un doreur à la main lourde, qui ne parvient à faire tenir ses fers qu’en les enfonçant dans la peau, comptant sur le polissage pour remettre les choses en état. Celui-ci même avec le secours des plaques ne pourra la faire remonter à fleur de peau que complètement déformée ou écaillée, tout en obligeant l’exécutant à des réparations désastreuses qui après beaucoup de temps perdu ne lui donneront qu’un résultat déplorable, malgré toute la finesse et la beauté des gravures employées. Nous le répétons, le point de départ est le traçage, et qu’on ne croie pas qu’il soit nécessaire d’écraser complètement le grain de la peau pour faciliter l’adhérence de la dorure. Une fois le fer enfoncé à chaud et la fleur attaquée, la dorure tient mal et exige un surcroît de pression toujours désastreuse pour la finesse du travail.

Cette influence se fait surtout sentir quand il s’agit de dorures d’art, que l’on recommence une seconde et même une troisième fois pour en accentuer la beauté. Si celle-ci a été trop enfoncée dès le début, au lieu d’acquérir des qualités nouvelles, on la rendra de plus en plus baveuse et le polissage en fera de plus en plus ressortir les défauts. Nous citerons Comme types à imiter, les dorures si délicates que nous a légué feu Marius Michel (le père) qui fut sans contredit le meilleur doreur de son temps ; et parmi les anciens, les chefs-d’œuvre de Le Gascon, et surtout les spécimens merveilleux exécutés par ce doreur inconnu sur quelques reliures portant les chiffres de Henri II et de Diane de Poitiers.

Nous avons indiqué les moyens pratiques de surmonter les premières difficultés de la dorure sur cuir à la