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CHAPITRE IV.


Et mon frère Lion
Qui est encore le pire ;
Allez, ma mère, allez
Bien promptement lui dire
Qu’il arrête ses chiens
Jusqu’à demain ressie ?

— Bonjour, bonjour, mon fils :
— Ah ! bonjour donc, ma mère.
— Où sont tes chiens, Lion ?
Dis-le moi, je te prie.
— Ils sont dans la forêt,
Après la blanche biche.

— Arrête-les, Lion,
Arrête, je t’en prie.
— Trois fois les ai cornés
Sans que pas un l’ait ouï.
La quatrième fois
La blanche biche est prise.

— Mandons le dépouilleur
Qu’il dépouille la biche.
Celui qui la dépouille,
Dit : — Je ne sais que dire ;
Elle a les cheveux blonds,
Et le sein d’une fille.

Quand ce fut pour souper :
— Tout le monde y est-il ?
— Oh, non ! répond Lion,
Faut ma sœur Marguerite.
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— Vous n’avez qu’à manger :
J’suis la première servie ;
Ma tête est dans le plat,
Et mon cœur aux chevilles.
Le reste de mon corps
Il est dans la cuisine.