Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/127

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dit-elle en marquant ses paroles d’une expression très-significative de dédain.

Mathilde la regarda avec surprise.

— Qu’y a-t-il donc ? reprit-elle inquiète ; s’est-il passé quelque chose qui vous ait blessée ?

— Non… pas plus qu’à l’ordinaire.

— Seriez-vous jalouse, ma chère Adrienne ?

— Jalouse ! Ah ! j’espère au moins que Félicien n’appartient pas à cette classe de gens qui, par leur conduite, autorisent la jalousie de leurs femmes.

— Alors donc ?… dit madame de Nerville, pour la première fois se trouvant embarrassée de comprendre.

Adrienne s’expliqua.

— Ne voyez-vous pas, madame, avec quel engouement Cécile écoute mon mari ! quelle foi elle met dans toutes ses paroles ! quelle confiance dans toutes ses opinions ! Voilà précisément ce que Félicien voudrait de moi, ce que je ne puis lui donner, et Cécile semble prendre à tâche de justifier ses exigences.

— Mais pourquoi, avec votre adresse et votre pénétration, n’essayez-vous pas aussi un rapprochement d’idées entre M. Dautenay et vous ?