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à penser que c’était là peut-être que l’attendait le secours qu’elle réclamait vainement depuis si longtemps.

— Ma mère, dit-elle un jour, quels livres as-tu donc à me prêter ?

Madame Milbert conduisit sa fille dans sa chambre : sur une table étaient rangés une vingtaine de volumes, maintenus par une planchette, garnie de deux encoignures, en bois de Spa. Ces livres étaient de tous les formats possibles au-dessous de l’in-octavo. Madame Milbert en relut les titres et elle paraissait dans un grand embarras, étant également affriandée par chacun d’eux. Enfin elle en choisit une douzaine qu’elle mit entre les bras de sa fille. Adrienne fit porter dans sa voiture cette bibliothèque improvisée, et à peine arrivée chez elle en commença l’examen.

Il y avait de tout : des méditations pieuses, des controverses, des romans, des livres de morale, mais cependant pas de livres dogmatiques. Adrienne consulta d’abord les plus petits de ces volumes ; ils étaient doux et innocents. C’étaient de courtes prières, accompagnées de la recommandation d’une pratique de vertu pour chaque jour en particulier, avec l’invita-