Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/168

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le moine, » et qu’on ne s’endormît pas sur l’oreiller de l’impénitence finale, en répétant : « Mieux vaut tard que jamais ! » Elle négligea même plusieurs recueils d’historiettes de forme et de moralité trop vulgaires pour s’appliquer à elle. C’étaient particulièrement des leçons données aux pauvres gens dans le but de leur inspirer confiance, vénération et politesse pour la dame de bienfaisance et la sœur de charité dont ils reçoivent les visites.

— Le bon Dieu protège les humbles, soupira Adrienne, et met à leur portée des secours qu’il me refuse !

Elle renvoya à un moment plus opportun la lecture des conversions miraculeuses de plusieurs héros de tout corps et de tout grade, parmi lesquels le zouave brillait d’un éclat mérité. Dans ces sortes d’historiettes, où les ressorts sont peu variés, le soldat converti est toujours le triomphe de l’amulette bénite. Ordinairement, cet enfant des camps a été toute sa vie un homme de sac et de corde ; mais il a gardé, par habitude autant que par respect, quelque relique du temps trop court de son innocence : c’est une médaille, un scapulaire, un chapelet, ou quelque prière qu’il ne lit pas,