Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/175

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« Quand il m’a fait cette réponse dédaigneuse : « Cela n’existe pas, » la patience a failli m’échapper. J’avais sur ma table la Vie de sainte Élisabeth de Hongrie et celle de sainte Madeleine.

« — Et cela existe-t-il, monsieur ? lui ai-je dit en lui montrant ces œuvres de deux écrivains admirables dont la célébrité a retenti dans toute la France. Je le croyais modeste en présence du génie ; non, son orgueil a refusé de s’humilier devant ces éminentes supériorités.

« — La Vie de sainte Élisabeth, a-t-il répondu, est une charmante légende que l’on a gâtée par des détails qui ridiculisent la charité.

« Puis il a ajouté :

« — Singulier livre de piété que la Vie de sainte Madeleine, qui fait penser sans cesse à la courtisane amoureuse !

« — Comment osez-vous avouer, monsieur, que vous êtes capable de concevoir de telles idées ?

« — Et comment ne vois-tu pas, toi, a-t-il répliqué avec impatience, qu’on ne pouvait sortir impunément de la réserve de l’Évangile en parlant de la Madeleine ? Définir l’amour