Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/207

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rai pourquoi, dit Adrienne à voix basse, à son mari. Puis elle reprit, en s’adressant à la femme : Suivez mon conseil, entrez à l’hospice, et, si vous vous comportez bien, si je suis contente de votre soumission…

Mais les sanglots de l’infortunée redoublèrent : elle avait contre le traitement des hospices tous les préjugés des gens de sa classe ; d’ailleurs, il lui fallait abandonner momentanément ses petits enfants ; puis on allait exiger un repos d’au moins quinze jours après son accouchement, et elle espérait être en état de travailler avant ce temps, car, par ce loisir prolongé, elle craignait de perdre l’ouvrage qu’elle s’était procuré avec beaucoup de peine.

— Soyez sans inquiétude à cet égard, lui dit Félicien, nous veillerons à vous conserver votre travail et nous recommanderons vos enfants, dont on aura grand soin ; suivez les conseils que vous donne ma femme : les secours de la Société ne suffiraient pas à vos besoins ; il vous sera plus profitable d’entrer à l’hospice.

Et, pour ajouter à l’effet persuasif de ses paroles, Félicien tira de sa bourse une pièce d’or qu’il offrit à la pauvre femme, en l’assu-