Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/228

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n’aime en moi que quelques enfantillages, des jeux de petite fille, les échos de ma gaieté d’autrefois. Il a voulu me réduire par ses transports, par ses caresses ; mais je n’y céderai plus lâchement. Ils alarmaient ma conscience ; maintenant ils me sont odieux. Oui, voilà tout ce qu’il a su faire : me créer un supplice avec ses prétendus témoignages d’amour.

Madame Milbert serra sa fille dans ses bras et s’efforça de ranimer son courage par une promesse dont le mystère devait créer mille espérances.

— Tu ne me quitteras pas, lui dit-elle, rassure-toi ; il ne tient qu’à nous d’avoir des défenseurs puissants.

Adrienne fit un signe de doute.

— Eh bien, avant d’employer entre lui et nous un ascendant étranger, j’essayerai encore le mien.

Suivant cette dernière parole, Félicien reçut le lendemain la visite de sa belle-mère. Il s’y attendait. Il s’était armé de patience contre les reproches, de fermeté contre les plaintes. Mais il y avait un genre d’attaque qu’il n’avait pas prévu : la simplicité et la douceur dans la dé-