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saisissant toutes les occasions permises de lui montrer quelle généreuse entente il avait de la vie. L’automne, qui est la saison des fleurs et des fruits, comme le printemps est celle des parfums, n’était pas encore achevé, et chaque jour une double offrande, empruntée à ces dons de la nature, venait rappeler à madame de Malmont que l’hommage d’un cœur lui appartenait.

Il est difficile de refuser ces présents fugitifs qui de la veille au lendemain n’existant plus, ne laissent pas de souvenir importun à la délicatesse. Cécile était pourtant tourmentée de recevoir de telles prévenances ; elle en éprouvait même une singulière humiliation, en se demandant ce qu’en pensait Félicien.

Elle savait qu’il en était instruit : tout le cercle de madame Milbert s’était ému à la nouvelle des attentions de M. Delaroque, surtout lorsqu’il n’avait pas dissimulé qu’elles se résumeraient en une proposition de mariage, quand madame de Malmont consentirait à la recevoir.

On s’était d’abord montré un peu indécis sur la manière dont on devait accueillir cette communication ; mais on devint bientôt compléte-